Caractérisation des aidants

 

Définition retenue

« La population qui vient en aide, à titre non professionnel, en partie ou totalement, à une personne âgée dépendante ou à une personne handicapée, de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. Sont inclus dans ce cadre les aidants non familiaux (voisins, amis), mais exclus les bénévoles. »

Cette aide régulière est permanente ou non. Elle peut prendre différentes formes comme le nursing , les soins, l'accompagnement à l'éducation et à la vie sociale, les démarches administratives, le soutien financier, la coordination, la vigilance, le soutien psychologique, les activités domestiques, etc.

 

Ces différents critères (âge de la personne aidée et de l’aidant, activité professionnelle, nature de l’accompagnement) permettent de mieux caractériser les aidants tout en mettant en lumière la grande diversité de leurs profils. Cette diversité vient renforcer la complexité d’appréhension des contours de ce public et ne permet pas d’identifier un portrait type de l’aidant. (CNSA 2015).


 

Les aidants des seniors

8.3 millions d’aidants informels en France

3.9 millions d’aidant d’un proche de 60 ans ou + à domicile

720 000 aidants auprès de seniors résidant en établissement

Source :  Enquête Handicap-Santé 2008, DRESS

 

PACA = 7,8 % de la population française => 264 000 aidants de séniors en PACA, qui se répartissent en :

75% des enfants aidants qui ne cohabitent pas avec la personne aidée habitent à moins de 40 mn. (2015 DRESS CARE )

 

Homme ou femme ? 

59,5% des aidants de séniors à domicile sont des femmes : parmi les aidants, les femmes aident plus souvent au ménage (+6,9 points de %) à la gestion administrative (+5,7 points), pour se laver et habiller (+4,5%); et les hommes pour le bricolage (+27 points). (2015 DRESS CARE)

Avec l'avancée en âge, l'aide apportée massivement par les conjoints (80 % lorsque les personnes aidées vivent en couple) s'amenuise au profit de l'aide apportée par les enfants : 55 % des personnes âgées de 60 à 74 ans aidées par leur entourage sont au moins aidées par leur conjoint et 32 % au moins par leur(s) enfant(s) ; à partir de soixante-quinze ans, ce rapport s'inverse (32 % pour les conjoints et 52 % pour les enfants.

 


 

La nature de l'aidant et sa charge

Répartition des seniors aidés et des proches aidants intervenant auprès de ces seniors, et part de seniors aidés selon le GIR estimé du senior (DRESS 2015) :

 

 

Parmi les aidants qui participent aux actes de la vie quotidienne (AVQ), 8% ont le sentiment d’une charge lourde :

Fortement sollicité par un conjoint, parent ou proche en perte d’autonomie, l’implication en terme de volume horaire, serait 

trois fois plus importante que celle des professionnels. (Campion, 2012)

 

 

Le temps d’aide moyen aux AVQ par les aidants qui le font est de 1h40 par jour, variant beaucoup selon le degré de dépendance et le fait de cohabiter.

 

REPERE : dépendance quotidienne de l’aidé à domicile

 

 

Pour les aidés souffrant d’une maladie neurodégénérative et dont l’aidant est cohabitant, le volume moyen est de 6h00 d’aide par jour. Source : Davin B, Paraponaris A.  Quelles sont les conséquences de l’aide apportée par les proches aux personnes souffrant de maladies neurodégénératives ? Bull Epidémiol Hebd. 2016


 

Les aidants actifs

 

49% retraités, 37% en emploi, 5 % au chômage, 4 % femmes ou hommes au foyer, 3 % inactifs pour cause d’invalidité (2015 DRESS CARE )

4 aidants actifs sur 10 déclarent ressentir un manque d’efficacité au travail en raison du stress et de la fatigue liés à leur rôle d’aidant. 

La majorité des aidants (53 %) n’ont pas informé leurs collègues de leur situation et encore moins leur employeur (65%), limitant de fait les possibilités ou mesures en leur faveur. (Baromètre 2019, Fondation April et BVA)

Les aidants font part de difficultés à concilier leur rôle avec leur vie professionnelle pour 44 % (Baromètre 2017, Carac et Opinion Way)

 

25 % des aidants ont dû s’absenter au cours des 12 derniers mois pour s’occuper de leur proche (en moyenne 16 jours). (Novartis-BVA de 2008)

25 % des aidants ne parviennent pas à se ménager du répit. (Enquêtes Handicap Santé Ménages (HSM) et Handicap Santé aidants (HSA) de la DREES, 2008)


 

La santé des aidants

47% déclarent au moins une conséquence négative de l’aide apportée sur leur santé physique ou leur moral ; (64 % des conjoints cohabitants ( 73% des conjointes vs 54% des conjoints) / 45 % pour les enfants cohabitants) (2015 DRESS CARE )

31% des aidants délaissent leur propre santé. (Baromètre BVA APRIL 2018)

 

Fragilité de l'aidant -  Auto-questionnaire FiND



Enquête CARSAT Sud Est 2018 2018 sur les aidants de personnes âgées 70 et + autonomes (GIR5 et 6) demandant de l’aide  : 36 % robustes (13% sur la sous-population des aidants conjoints)

 

Part des aidants déclarant au moins une conséquence de l'aide sur sa santé (DRESS 2015) :

 


 

Aidants et soignants

Un Français sur deux doute qu’aujourd’hui en France, on permette aux patients de choisir leur parcours de soin. (ODOXA 2019)

Les services de santé à domicile tels que les SIAD et les SAD sont en revanche connus par une majorité de nos concitoyens, même s’ils n’ont pas une idée bien précise de ce dont il s’agit. (ODOXA 2019)

Les professionnels de santé sous-estiment toujours largement le nombre d’aidants familiaux en France aujourd’hui. Les médecins notamment sont 3 à 4 fois en-dessous de la réalité (moins de 2 millions contre 7,8 en réalité). Les infirmièr.e.s et aides-soignant.e.s sont nettement plus proches de la vérité.

 

Les professionnels de santé ne connaissent pas bien les aidants :

Aux professionnels de santé : Selon vous, combien de Français sont actuellement des aidants familiaux c’est-à-dire des personnes non professionnelles venant en aide à une personne dépendante et/ou handicapée faisant partie de leur entourage pour les activités de la vie quotidienne ?

 

Seuls 10% des professionnels ont reçu une information sur les aidants au cours de leur formation universitaire et 16% au cours d’une formation complémentaire :

 

S’ils étaient confrontés à une situation de perte d’autonomie, le médecin serait le 1er interlocuteur vers qui les Français se tourneraient (ODOXA 2019)

Dans ce contexte, un référent de confiance est indispensable : ainsi, alors que le médecin généraliste «MG» est déjà au cœur de notre système, les Français sont une large majorité (58%) à penser que la place du médecin généraliste libéral n’est pas encore assez importante (ODOXA 2019)

Leur confiance dans le MG n’empêche pas les Français d’approuver largement les «pratiques avancées» : 79% y sont favorables. 

D’ailleurs, les Français sont «POUR» l’accentuation de la pratique avancée des infirmier(e)s, des pharmaciens et des autres professions paramédicales : 77% sont d’accord pour qu’un(e) infirmier(e) administre un acte médical jusqu’alors obligatoirement réalisé par un médecin ; 83% pensent que développer les pratiques avancées sera utile pour aider au soin et au maintien à domicile des personnes âgées et dépendantes (ODOXA 2019).

 

Projet Prévention Proche Aidant : étude quantitative à l’échelle nationale auprès de 631 professionnels de santé 2019 sur leur perception des aidants

 

 

Les aidants et la société

Pour 6 Français sur 10 les nouvelles technologies sont un moyen d’améliorer la santé des personnes âgées et leur accès au soin.

 

Pour les deux-tiers des Français et les trois-quarts des médecins la santé connectée est une opportunité pour l’aide au maintien à domicile des personnes âgées. Français (79%), aidants (85%) et professionnels de santé (83%) sont tous favorables à ce que soit prévu un financement spécifique des nouvelles technologies visant à aider au maintien à domicile des personnes âgées ou dépendantes (ODOXA 2019)

 

Les nouvelles technologies peuvent les aider dans leur tâche. 2 en particulier sont jugées extrêmement utiles par les aidants pour accompagner les personnes âgées dépendantes : les alertes automatiques en cas de problème de santé et la télésurveillance médicale

 

Aidants et financement

Près de 9 Français sur 10 jugent les politiques publiques inadaptées aux défis du grand âge et de la perte d’autonomie. Dans le détail, les Français jugent ces dispositifs complexes (75%), inefficaces (67%) et difficilement accessibles (76%)... les aidants ne les démentent pas !

 

7 Français sur 10 et plus d’1 aidant sur 2, n’a pas connaissance des dispositifs existants concernant la prise en charge de la perte d’autonomie. 

 

83% des aidants ne bénéficient d’aucun dédommagement ni rémunération au titre de leur activité d’aidant

 

Le financement des actions en faveur du grand âge et de la perte d’autonomie doit relever de la solidarité nationale pour une majorité de Français

 

Plus de 8 Français sur 10 se disent inquiets des difficultés budgétaires de nombreux départements liées au financement de l’APA et pensent qu’elles vont accentuer la fracture territoriale, confirmant la perception des Français sur la trop faible aide de l’Etat, 7 aidants sur 10 s’estiment mal aidés par les pouvoirs publics.

 

Confirmant la perception des Français sur la trop faible aide de l’Etat, 7 aidants sur 10 s’estiment mal aidés par les pouvoirs publics

Les Français (74% à 76%) et les aidants (65% à 69%) sont persuadés que les moyens accordés à l’aide au maintien à domicile et aux établissements d’hébergement pour personnes âgées sont insuffisants (ODOXA 2019)

 

Synthèse thématique :